Le 2e classe Jean-Louis Lasplacettes (18e RI de Pau) avait 30 ans quand il a été fusillé à Maizy (Aisne), le 12 juin 1917. Cultivateur, originaire du village d’Aydius dans la vallée pyrénéenne d’Aspe, il combattait depuis l’entrée en guerre.
Célibataire, soutien de famille, il fut condamné à la peine capitale pour sa participation à une révolte de soldats, survenue quelques jours plus tôt, à l’arrière du front dans le village de Villers-sur-Fère. Casimir Canel et Alphonse Didier furent exécutés à ses côtés tandis que, la veille, le caporal Vincent Moulia, également promis au poteau, parvenait à échapper à la vigilance de ses gardiens. Fidèle Cordonnier fut le seul à obtenir la grâce, parmi les cinq condamnés à mort du 18e RI, régiment qui avait manifesté son refus de remonter en ligne, après avoir été décimé dans des combats très durs, début mai, à Craonne. « Excellent soldat depuis le début de la campagne, toujours volontaire pour des missions périlleuses », selon ses états de service, Lasplacettes avait été distingué quelques semaines auparavant pour avoir, sur le Chemin des Dames « le 16 avril, faisant partie d’une patrouille, fait dix-sept soldats et un officier prisonniers ».
A l’initiative de sa petite-nièce, Martine Lacout-Loustalet et de la municipalité d’Aydius, son nom est désormais officiellement inscrit sur le monument aux morts communal. Le dimanche 17 mai 2009, une plaque commémorative complétée a été dévoilée lors d’une cérémonie de reconnaissance à laquelle participait, notamment, Philippe Jamet, sous-préfet de l’arrondissement d’Oloron Sainte-Marie. Vêtu de son uniforme, le représentant de l’Etat est intervenu publiquement pour souligner que, s’il ne s’agissait pas d’une réhabilitation au sens juridique du terme, cette cérémonie avait valeur de réhabilitation morale. Devant une centaine d’officiels, d’habitants d’Aydius et de la vallée d’Aspe, à la suite de la petite-nièce de Lasplacettes, le maire de la commune, Bernard Bourguinat, a rendu hommage à l’enfant du pays. Le Conseil général de l’Aisne, invité, était représenté par Jean-Luc Lanouilh, vice-président en charge de la Culture et Noël Genteur, conseiller général du canton de Craonne.
En 2007, Saint-Ybars dans l’Ariège avait pris l’initiative de faire graver sur le monument aux morts communal le nom de Louis Flourac, fusillé pour l’exemple. Le 12 décembre 2008, la commune corrézienne de Seilhac inscrivait à son tour sur son monument aux morts, le nom d’un combattant exécuté, Léonard Leymarie, fusillé le 12 décembre 1914 à Fontenoy (Aisne).
Le 16 avril 2008, jour anniversaire du déclenchement de l’offensive du Chemin des Dames du printemps 1917, le Conseil général de l’Aisne adoptait, à l’unanimité de ses 42 élus, un vœu demandant à la République française de « reconnaître officiellement les condamnés pour l’exemple comme des soldats de la Grande Guerre à part entière afin de permettre que leurs noms puissent être légitimement inscrits sur les monuments aux morts ». A la suite de l’Aisne, le département du Doubs d’où était originaire le soldat Bersot, fusillé début 1915 à Fontenoy, et le département de la Corrèze ont également adopté un vœu sollicitant la reconnaissance des condamnés pour l’exemple. C’est la déclaration faite à Craonne (Aisne), en novembre 1998 par le Premier ministre, Lionel Jospin qui ouvrait la voie à la reconnaissance des condamnés pour l’exemple. Il avait alors exprimé le souhait que les soldats « fusillés pour l’exemple », « épuisés par des attaques condamnées à l’avance, glissant dans une boue trempée de sang, plongés dans un désespoir sans fond », qui « refusèrent d’être des sacrifiés », victimes « d’une discipline dont la rigueur n’avait d’égale que la dureté des combats, réintègrent aujourd’hui, pleinement, notre mémoire collective nationale ».
Dix ans après Lionel Jospin, le 11 novembre 2008, le président de la République, déclarait à son tour : « Mais 90 ans après la fin de la guerre, je veux dire au nom de la Nation que beaucoup de ceux qui furent exécutés alors ne s’étaient pas déshonorés, n’avaient pas été des lâches, mais que simplement ils étaient allés jusqu’à l’extrême limite de leurs forces. »
Au cours de la Grande Guerre, 56 soldats ont été fusillés dans l’Aisne, selon le chiffre avancé par Guy Marival. L’affaire la plus emblématique fut celle des fusillés de Vingré. Le procès sommaire et l’exécution de ces six soldats survinrent quelques jours seulement avant la condamnation de Léonard Leymarie.? Comme l’a relevé dans ses travaux Denis Rolland, fin 1914 début 1915, sur le front de l’Aisne, chaque mois voyait son lot de condamnations à mort : 10 octobre, deux condamnés au 238e RI ;?15 novembre, un condamné au 42e RI ; ?4 décembre, six condamnés (les six de Vingré) au 298e RI? ; 12 décembre, un condamné au 305e RI (Leymarie)? ; 28 janvier, un condamné au 42e RI? ;12 février, un condamné au 60e RI (Bersot).
Loiseau Marcel (soldat) mort le 12 Octobre 1914 à Mouilly (Meuse, secteur de Verdun)
Le 03/10/1914 le 106ème se trouvait en 1ère ligne dans le bois de Loclont et la tranchée de Calonne
3ème armée Sarrail
6ème CA Verraux
12ème DI Souchier
24ème BI Gramat
106ème Infanterie
Fusillé pour abandon de poste ou mutilation volontaire
Réhabilité le 17 mars 1922.
Accusé par la capitaine Girard
A la fin du mois de septembre 1914, lors d'une attaque à Vaux les Palameix (Meuse) au sud de Verdun, le soldat Marcel LOISEAU, agent de liaison au 106 éme RI est blessé.
Il se rend à l'infirmerie quand il croise le capitaine Girard qui lui donne l'ordre de regagner les lignes.
Le soldat qui souffre poursuit malgré cela sa route. Le capitaine Girard rédige un rapport où il l'accuse se s'être mutilé volontairement.
Le 11 octobre 1914, le conseil de guerre condamne Marcel LOISEAU à la peine de mort pour abandon de poste avec mutilation volontaire. La sentence est exécutée le lendemain, à Mouilly.
Le 17 mars 1922, la chambre criminelle de la Cour de cassation constatant qu'il n'y avait pas de charges suffisantes, réformait le jugement du conseil de guerre, réhabilitait le fusillé et allouait 20.000 francs à sa mère à titre de réparation.
Impossible de ne pas penser à tous ces hommes qui sont morts sur les plages de Normandie lors du débarquement. Il faut se souvenir, ne jamais oublier afin d’éviter que ce genre d’évènement tragique ne se reproduise.
Ce n’est pas la victoire face à l’ennemi qu’il faut commémorer mais la victoire de la paix … elle est à peu près assurée en Europe et peut-être qu’un jour elle le sera dans l’ensemble du monde, ce jour-là la victoire sera totale.
Eric Viot
Ma position sur la réhabilitation des fusillés de la première guerre (sur le site du centenaire) :
http://centenaire.org/fr/interview/les-fusilles-la-position-deric-viot
Invité d'une émission de LMTV (Télévision du Mans) :
http://www.dailymotion.com/video/x16wsy5_intensement-sarthois-eric-viot-blogger-historien_creation
Mon dernier ouvrage "Je n'ai rien pu faire". Roman qui s'inspire de l'histoire vraie de fusillés de la première guerre.
Mon combat pour la réhabilitation :
Je milite pour la réhabilitation des fusillés de la première guerre depuis plus de 10 ans et je n'ai pas l'intention d'arrêter.
Concernant ce sujet j'ai écrit deux livres, une recherche historique "Fusillés non réhabilités" et un roman "Je n'ai rien pu faire".
J'ai été entendu dans le cadre de la Mission du centenaire afin de donner ma position sur ce sujet :
https://www.centenaire.org/.../les-fusilles-la-position...
J'ai aussi été entendu dans le cadre de la commission demandée par François Hollande sur les fusillés de la première guerre. Un rapport a été remis à M. Kader Arif en octobre 2013.
http://les-blessures-de-l-ame.over-blog.com/article...
J'anime des conférences afin de répondre à la question : "Qui étaient les fusillés de la première guerre ?"
Depuis 2008, j'ai obtenu l'inscription de 4 fusillés de mon département sur les monuments aux morts de leur communes.
J'ai sollicité des parlementaires pour que ce sujet soit abordé à l'assemblée nationale.
J'ai créé le blog "Les blessures de l'âme" en grande partie consacré à ce sujet.
http://les-blessures-de-l-ame.over-blog.com/
Dernière intervention avant les mesures de confinement, en janvier 2020 je suis intervenu à l'assemblée nationale pour évoquer ce sujet à la suite du court métrage Aio Zitelli.
http://les-blessures-de-l-ame.over-blog.com/.../projectio...
A voir aussi :
Ce combat a été aussi l'occasion de belles rencontres, par exemple avec Dominique Grange et Jacques Tardi.
http://les-blessures-de-l-ame.over-blog.com/.../plus-de...
TV5 Monde :
LMTV :
Cher Monsieur,
Je voudrais vous dire toute ma gratitude pour vos différentes interventions lors de l'examen de la proposition de loi de réhabilitation des fusillés pour l'exemple.
Comme vous l'avez vu hier soir, la proposition a été adoptée par l'Assemblée nationale. Votre contribution d'historien, les éléments que vous nous avez envoyés, ainsi que le fait que vous ayez montré qu'une réhabilitation au cas par cas était impossible, ont été décisifs dans la défense de la proposition de loi.
Il nous faut maintenant obtenir une lecture du Sénat, toutefois le vote de ce soir est déjà une avancée historique pour rendre enfin justice à ces hommes.
Je vous remercie encore pour votre aide précieuse.
Bien cordialement,
Bastien Lachaud,
Député de la Seine-Saint-Denis
Conférences et dédicaces
Pas de rencontre pour le moment mais vous pouvez toujours me contacter par mail viot-eric@orange.fr ou via FB, ma page étant en grande partie consacrée aux fusillés de la première guerre.
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"Qui étaient les fusillés de la première guerre", c'est le titre de la conférence que j'anime. Le but étant de mieux connaître le destin tragique de ces hommes. Réservation au 06 86 46 34 25 ou par mail viot-eric@orange.fr.
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